prologue

Depuis toujours sur la terre entière et à toute époque

les hommes ont cherché à raconter leurs histoires

voici l'une d'entre elle.

 L'aube n'est pas encore levé mais le camp est en pleine effervescence. Je prends le temps de bien fixer mon armure d'argent décorée de pierre d'ambre -elle est mon amie de toutes les batailles et sera encore ma compagne lors de cette dernière. Hadrien, notre messie et sauveur nous a promis la paix à travers une guerre qui dure depuis trop longtemps, la dernière forteresse de notre ultime ennemi. Je laisse ensuite mes bottes d'un noir immaculé -avec elles, j'ai parcouru le monde entier, de champ de bataille en champ de bataille, jusqu’à cette plage à proximité de cette forteresse défiant l'océan et érigée grâce à la magie. J'attache ensuite ma hache à ma ceinture. Non pas que je tue par plaisir,mais la guerre du mana a pris la vie de ma femme et de mes enfants, c'est pour arrêter ce fléau qu'aujourd'hui que je vais faire taire les derniers magiciens une bonne fois pour toutes. J'attache ensuite mes longs cheveux châtin-foncé de façon à ce qu'ils ne me gênent pas durant l'affrontement. Dans la tente mes compagnons finissent aussi de se préparer. Je peux aisément sentir leurs anxiété, tout comme ils doivent ressentir la mienne. C'est la présence de cette peur aussi fascinante que terrifiante qui m’a gardé en vie jusque là et me permettra de me venger, je le crois, et ce de façon aussi forte que les paroles d'Hadrien. Cela pourra par là même faire renaître le monde.

En sortant de la tente, j'hume la brise légère mais rafraîchissante de l'étendue liquide derrière moi face à la mer. Le soleil commence à se lever et reflète sa couleur orangée sur l'océan quel spectacle splendide que d'admirer l'union de l'eau et du feu. Pour une journée de fin d'été le temps sera magnifique et à notre avantage, c'est à croire que même la nature sera avec nous.

Autour de moi le camp commence à s'agiter les hommes les plus impatients commencent à descendre sur la plage et se préparent à embarquer sur les canoës et autres petits voiliers construits de nos propres mains ou qui furent prêtés par des pêcheurs ayant échappé aux massacres de ces dernières année. Mes compagnons de galère sont eux aussi sortis. Aros, un garçon de 17 ans qui a vu sa mère se faire violer et tuer  par les soldats magiciens vient se placer à mes cotés. Il porte une épée attachée à sa ceinture sont armure bleu-nuit reflète la lumière du soleil comme si elle cherchait à l'éviter. Je me demande si un jour il se remettra de son traumatisme. En tous cas aux combat il n'y en a pas deux comme lui. Ses prouesses lui ont valu les félicitations d'Hadrien ainsi qu'un hymne composé par un ménestrel qui sera conté à travers le monde pendant des générations avant de finir sur un parchemin entreposé quelque part dans une bibliothèque. Le principal étant que ses exploits traversent le temps, me dis-je …

- Quelque chose ne va pas?

Me demande-t-il.

- Non, tout va bien. J'admirais le calme avant la tempête.

En essayant de lui cacher mes craintes d'ailleurs avant chaque batailles nous jouons toujours à ce petit jeu.

- Dépêchons-nous de rejoindre notre embarcation un retard sera durement sanctionné.

- Je te suis.

Sur la plage nous embarquâmes sur un petit voilier en bois dirigé par une petite voile que le sel marin et le temps ont usé. Le gouvernail se trouve à l'arrière. Un pêcheur dont son métier semble avoir forgé une musculature et un tempérament pour affronter n'importe quelle tempête et autre créature des abysses, avec ses cheveux et sa barbe grise, ne semble pas avoir lavé son pull bleu-marine depuis un moment - Il infecte le poisson à plein nez. Lui aussi doit avoir des comptes à rendre à ces lâches qui restent terrés derrière leur forteresse.

Après un bref discours d'encouragement d' Hadrien, les embarcations se lancent à l'assaut de la forteresse tel un essaim d'abeilles attiré par un champ de fleurs lors du printemps.

Comme toujours notre invincible chef se lance le premier dans la bataille. Son embarcation progresse rapidement, évitant les rayons incendiaires lancés par nos ennemis avec la grâce d'un oiseau ce n'est malheureusement pas le cas de tout le monde : plusieurs bateaux sont déjà en feu emportant avec eux nos malheureux compagnons.

Lorsque je fus devant l'entrée de la forteresse, les soldats d'élite d'Hadrien finissaient de poser d'étranges pierres rouge-orangé. J'ignore entièrement ce que c'est mais elles explosèrent en un bruit assourdissant. Je me suis alors jeté à terre, les main sur la tête afin de me protéger des éclats de roche.

Lorsque je rouvris les yeux, l'épaisse porte de la citadelle ainsi qu'une partie de son rempart ont laissé place à un cratère de la taille d'une maison. J'ignore qu'elle était la chose utilisée mais sa puissance me terrifie.

Hadrien pénètre le premier dans la forteresse suivi de sa garde personnelle. Je me relève et fonce dans le tas, je ne me souviens pas beaucoup du combat en lui même où je suis dans une sorte de transe … Tout ce qui me reste en mémoire, c’ est le bruit de ma hache pourfendant mes adversaires ainsi que les hurlements des hommes agonisant.

Au soleil couchant nous nous étions rendus maître des lieux. Les derniers magiciens se trouvent sur une île par delà le monde. Nous venions, à cet instant présent, de mettre fin à des années de guerre et de privation en tous genre.

Le soleil est en train de se coucher à l'horizon. L'ombre de la nuit va bientôt cacher cet endroit comme si le soleil lui même voulait en détourner le regard.

Privé de magie, la citadelle va rapidement être engloutie emportant avec elle ses secrets.

Aros vint s’asseoir à coté de moi et me dit.

Je lui répondis alors par l'affirmative en ajoutant.

Que le monde renaîtra de ses cendre.

Récit de Cig raconté et conté par le ménestrel Onaydia en l'an 1256.

À suivre.

Renaissance conte d'Alenas.

Une production dans la lune écrite par Alexdream.

Corrigé par Yakzawik